Bien que l’UCTU ait pris cette décision « victorieuse » et affirme avoir bataillé pour tous, la situation risquerait de changer après l’élection présidentielle. En effet, cette condition a été évoquée lors de la réunion du jeudi qui a stipulé qu’après l’élection du nouveau Président de la République, de nouvelles négociations seront en vue concernant tous les tarifs évoqués ci-dessus. Par conséquent, le maintien ou non des frais de bus à 600 ariary pourrait évoluer à ce moment-là.
Un soulagement mitigé du côté des usagers
Une hausse de prix du ticket de bus n’est pas opportune en ce moment. Déjà, le pays traverse en ce moment un contexte économique et social difficile, et cela en raison d’une inflation grave alors que le salaire augmente à peine. Une hausse du coût des transports serait fatale au budget des ménages déjà dans le rouge. « Les prix des PPN et d’autres produits ont quasiment doublé alors que le salaire n’a connu aucune hausse significative. En plus, bientôt ce sera la rentrée des classes. Presque tout le salaire sera alloué aux fournitures scolaires et aux frais de réinscription des enfants. Si les frais de transport augmentent, ce sera une dépense de plus pour les parents », a confié Damien R, un père de famille travaillant dans le secteur public. Néanmoins, les revendications des transporteurs ne sont pas si pertinentes que cela. Il s’agit d’une manœuvre pour éviter de se faire taxer lors de la visite technique. En effet, nombreux bus circulant dans la Capitale sont dans un piteux état et ne seront donc pas aptes si on les présente au contrôle technique.
« Les soucis se voient au quotidien pour ceux qui utilisent les transports en commun. Les clients doivent composer avec ce qu’il y a, c’est-à-dire des sièges en bois, la surcharge de passagers, la disparition très tôt des bus le soir, l’augmentation des frais sans motifs, etc. », dixit Rajean. Il a ajouté que c’est surtout la crainte de dépenser beaucoup d’argent lors de la visite technique qui fait grogner les coopératives. Celles-ci sont ainsi obligées de payer davantage de pots-de-vin avec l’augmentation du nombre de contrôles techniques obligatoires.
Nikki Razaf